AOUT 2011
BaltHazaR
Dona Levy
expose
Eppelé
L'homme est au cœur de l'œuvre d'Eppelé. Solitaire, silencieux, perdu dans l'immensité cosmique, perdu dans le Temps, et dont le cri intérieur vient embraser les paysages, à perte de vue. Homme parfois accompagné de son double, ou se revêtant de son propre masque mais toujours offrant l'image d'un petit être de rien du tout et pourtant essentiel.
"Rien l'être" dit-il. Cet homme qui crie l'absurde en silence, dans la solitude rouge d'un flamboyant crépuscule ou bleue d'une nuit profonde. Humain pétri de contradictions et de doutes, de fatuité et d'humilité, Un homme, parfois une femme, fait d'humour et de dérision, qui se croit, qui croît et qui croâ, enchevêtré de fins vaisseaux, de fines veines que le corps exsude: cordes, fils, fibres sanguines, l'essence même de l'être. Ce n'est pas une œuvre où l'optimisme béat chercherait à enjoliver la condition humaine, mais un regard bienveillant, comme celui que l'on porte sur un enfant encore naïf. Etres en souffrance ou en méditation, imaginé du Fayoum, rescapé ou voyageur, tireur de langue ou pianiste, personnages de pantomime sur une scène que le maître tout-puissant ordonne, qui répondent absent lorsqu'on les interroge et qui pourtant nous chuchotent au coeur.
Et de l'incertitude qui se lit sur les visages d'Eppelé naît cette vérité du questionnement sur la condition humaine.
C'est tout cela, l'œuvre de ce grand bonhomme d'Eppelé devant lequel je m'incline, qui accepte d'exposer sa superbe peinture sous forme de toiles, dessins et bois découpés, dans ma modeste galerie
DL
Eppelé est né à Cherbourg en 1929. Après avoir été assistant décorateur dans le cinéma (Renoir, Bunuel ...), il rencontre Dubuffet à Vence en 59 et devient son assistant. C'est Dubuffet qui l'incite à exposer sa peinture et sa première exposition a lieu à la Galerie Chave en 1960. Depuis, tout en enseignant à la Villa Arson de Nice, Eppelé n'a cessé de peindre, dessiner, sculpter et d'exposer en France et dans le monde.