Marouchka MORGENSTERN
Naissance d’un fil de vie dans ce désert où scintillent les grains de quartz
Veine bleue qui circule d’un tableau l’autre…
Apparitions à la trace du pinceau…
Ligne fluide, incandescente, coulée de lave lumineuse émergeant du magma…
Ecritures surgies du néant, ou de fusions encore informes, puisqu’ au début était le Verbe…
Palette sobre des dunes, d’où jaillissent parfois quelques rouges de braises, quelques particules de mica, sable des Maures, étincelles parsemant la toile…
Lorsque Marouchka joue avec le feu, c’est pour le maîtriser, mais dans tous ses états : Elle le fait naître d’une simple touche couleur de flamme, mais aussi nous le soumet sous formes d’enfumages, de cendres, et particulièrement dans cet état intermédiaire qu’est le carbone avec ce qu’il véhicule comme richesse d’invention et de mémoire sur notre Histoire
Entre poésie et peinture, Marouchka, déroule le fil du Temps.
Et ce fil entre ses doigts se mue en vaisseaux qui cheminent le long des tableaux,
nous conduisant sûrement à l’élément vital qu’il soit feu ou bien eau, air ou bien terre.
Et forcément Marouchka par la vigueur de ses recherches et la vérité des matières qu’elle utilise, toujours matériaux naturels, terres, bois, cendre… nous mènera cette fois au-delà de la mythologie dont elle s’est tant inspirée, vers le mystère des Origines.
La peinture de Marouchka Morgenstern est littéraire, philosophique, profonde, elle sait être aussi rieuse, joyeuse, légère…
Cette exposition nous offre quelques lames de son éventail D.L..
Marouchka Morgenstern est née à Draguignan. Elle expose depuis 1978, et un grand nombre d’œuvres ont été acquises par des collectionneurs privés et des musées, en France et à l’étranger
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Amel Zmerli dit :
C'est depuis ces ombres massives, dans l'épaisseur ou la caresse du noir que Marouchka Morgenstern nous fait entrer par effraction dans un monde silencieux, froissé comme un parchemin dont il resterait des signes rescapés du feu? Un monde qui crache de la lumière depuis une zone d'échancrure ou d'un point incandescent. La lumière est feu sous la rectitude d'un tracé qui ne se destine nulle part en particulier. Une poignée de pigments s'étire, jaillit une verticalité. Ce qui était engourdi se réveille ou réveille un espace brut, sauvage, noble. Marouchka Morgenstern peint la vérité des matières, serre picturalement cette vérité des pigments, du bois igné, de la cendre... Elle travaille à même la vigueur ou la fragilité de ces matières à la recherche d'une généalogie, d'une histoire qui se serait écrite en demi-reliefs, entre les reliefs, en demi-teintes et entre les teintes. "Œuvre de recul, Marouchka la prométhéenne dérobe le premier feu. La porte cerne la temporalité même du geste coulé dans la dense colorature d'un champ de mémoire, quand elle s'ouvre sur le schème de I'Alpha, chiffre premier" dira Antonia Soulez.